PHÉNICIENS

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PHÉNICIENS

Les Phéniciens sont un peuple sémitique dont le pays fut ouvert à de multiples influences. Leur civilisation présente pourtant des aspects originaux: activité commerciale et maritime, goût des grandes explorations, découverte de l’alphabet. Les auteurs anciens (Homère, Hérodote, Philon de Byblos) ne donnent des Phéniciens qu’une idée superficielle et souvent défavorable. Les fouilles archéologiques ont permis de progresser dans la connaissance de leurs villes, de leurs monuments, de leur art et même de la production courante de leurs ateliers. Les archives égyptiennes (lettres de Tell el-Amarna) et assyriennes décrivent leurs rapports avec les empires continentaux, tandis que les textes d’Ougarit révèlent des choses ignorées: une écriture alphabétique dès le XIVe siècle avant J.-C., toute une documentation diplomatique et juridique, et surtout une religion et des mythes propres.

Du fait des mouvements de colonisation mais aussi des pratiques commerciales, guerrières et artistiques de l’époque, l’art des Phéniciens déborde le cadre de leurs cités – Tyr, Sidon, Byblos, Arwad... – et couvre une aire géographique immense qui s’étend de l’Assyrie aux confins occidentaux de la Méditerranée. En Orient, au Bronze récent, il se fond dans une culture régionale dont on a du mal à l’isoler, ce qui restreint son histoire à la période qui va de la libération des cités phéniciennes du joug égyptien jusqu’à leur soumission à Alexandre, c’est-à-dire, pratiquement, de la grande césure de 1200 qui marque au Proche-Orient les invasions des Peuples de la Mer jusqu’à l’époque hellénistique. En Occident, il n’est saisissable qu’entre le VIIIe et, au mieux, le milieu du VIe siècle, date à partir de laquelle les cultures punique et phénicienne superposées ne peuvent souvent plus être dissociées. Cette circonstance, jointe au caractère éclaté et lacunaire de la documentation et à la confusion entretenue aux VIIIe et VIIe siècles par l’existence d’une mode orientalisante – que, par leur commerce, les Phéniciens ont du reste contribué à faire naître –, explique que leur art est encore bien difficile à cerner.

1. Le pays et son histoire

La côte phénicienne

Il n’y a pas de Phénicie à proprement parler, mais une côte phénicienne, qui commence au sud du mont Carmel et se poursuit vers le nord jusqu’au-delà d’Ougarit, près du golfe d’Issos. C’est une bande côtière, aux plaines rares et étroites (plaine de Simyra, arrière-pays de Sidon et de Tyr), serrées entre la mer à l’ouest et les chaînes du Liban et des monts Nozaïriens à l’est. Les fleuves sont torrentiels et irréguliers, et leurs vallées, qui débouchent près des villes (Simyra, Byblos, Bérytos, Sidon et Tyr), sont isolées les unes des autres par des éperons descendant vers la mer, ce qui favorise le particularisme et interdit l’unité politique. Le climat est très chaud et sec dès le mois d’avril, l’été torride, l’hiver soumis à des pluies dévastatrices qu’autrefois sans doute les belles forêts de cèdres rendaient moins dangereuses. Le sol calcaire est souvent médiocre, le sous-sol pauvre. Mais la côte, avec ses promontoires et ses îlots proches des rivages, a fait la fortune des ports bien abrités et heureusement situés par rapport aux pays riches et civilisés qu’étaient alors l’Asie Mineure, la Grèce égéenne, la Crète et l’Égypte.

L’histoire

Les Phéniciens, dont le nom grec ( 淋礼晴益晴﨎﨟) signifierait le «peuple des palmiers» (phénix), sont des Sémites, apparentés aux Araméens et surtout aux Cananéens. Leur origine est controversée, comme celle de tous les Sémites, peuples du désert, venus sans doute de l’Arabie, en passant probablement par la Mésopotamie et la Syrie du Nord. La côte, habitée déjà aux temps préhistoriques, est sémitisée dès le IIIe millénaire, mais très tôt également soumise à de nombreuses influences qui resteront l’une des constantes essentielles de son histoire: celle de l’Égypte, sensible à Byblos dès l’Ancien Empire et très forte au milieu du IIe millénaire (de la XIIe à la XVIIIe dynastie), celle des Sémites installés en Mésopotamie, celle des États asiatiques (Hourrites, Mitanniens, Hittites), celle enfin des peuples de la mer Égée, Crétois et Mycéniens, particulièrement sensible au nord.

Pendant le IIe millénaire, Ougarit semble avoir formé un État puissant et bien organisé (chancellerie et archives), tandis que végètent les autres villes que se disputent Égyptiens et Hittites, la mer étant alors dominée par les Crétois et les Mycéniens. Le second chapitre de cette histoire, mieux connu, s’ouvre lorsque les Empires entrent en décadence, secoués par l’invasion des Peuples de la mer (qui détruisent Ougarit) et réduits à la défensive. Entre le Xe et VIIIe siècle, qui voit grandir le danger assyrien, c’est l’apogée. Les villes se répartissent en trois groupes, celui d’Arwad-Simyra au nord, celui de Byblos, Bérytos, Sidon au centre, et celui de Tyr au sud, et vivent sous l’autorité de dynasties locales et parfois de gouverneurs (suffètes), assistés de conseils d’anciens et de riches. L’absence (temporaire) de péril extérieur leur laisse le loisir de se combattre entre elles, et les deux métropoles de Sidon et de Tyr se constituent pour un temps d’assez vastes zones d’influence. Les Grecs donnaient aux Phéniciens le nom de Sidoniens, ce qui est significatif, et les rois de Tyr entretenaient des rapports avec la monarchie d’Israël, parvenue à son apogée à la même époque et pour les mêmes raisons. Mais les Assyriens arrivent; dès 876, plusieurs villes paient tribut, et cette dépendance, coupée de révoltes, s’aggrave au VIIIe siècle, sous Téglatphalazar III, Salmanazar, Sargon II et Sennachérib. Sidon fut détruite par Asarhaddon en 678, les autres villes se résignèrent, sauf Tyr, assiégée plusieurs fois, toujours en vain. La Phénicie, disputée ensuite entre les Babyloniens (Nabuchodonosor) et les Saïtes de l’Égypte, devint sous les Perses une satrapie. La flotte servit fidèlement ses maîtres durant leurs luttes contre les Grecs, et finalement Alexandre, après avoir soumis les autres cités, s’empara de Tyr en 332, après un long siège. Désormais, l’histoire phénicienne se confond avec celle du monde hellénistique.

Les grandes villes

Ougarit, aujourd’hui Ras Shamra, en Syrie, au nord de Lattaquié, avec son port ancien de Minet el-Beïda, fut longuement fouillée par les savants français, sous la direction de C. F. A. Schaeffer, depuis 1929. Son apogée se place dans la seconde moitié du IIe millénaire, au temps du Nouvel Empire égyptien et des Hittites, avec lesquels sont échangées d’importantes correspondances. Ses grands rois sont contemporains d’Aménophis IV (Ammistamrou Ier), de Soupilouliouma (Niqmad II), de Hattousil III (Ammistamrou III). Outre les textes diplomatiques et juridiques, les fouilles ont révélé d’importants écrits religieux et les fondations d’un vaste palais de type mycénien (cour centrale, nombreuses pièces et bâtiments pour les archives). La ville joua le rôle d’un emporion ouvert à toutes les influences, où semblent avoir vécu longtemps des immigrés achéens et hittites. Elle fut brutalement détruite peu après 1200 par les Peuples de la mer.

Byblos, appelée aussi Gebeil, à 40 kilomètres au nord de Beyrouth, s’ouvrit très tôt à l’Égypte, qui en recevait, depuis la IIe dynastie, le bois des cèdres du Liban. Son apogée se place entre 2000 et 1500. Les fouilles, conduites par P. Montet et M. Dunand, ont mis au jour des sanctuaires (temples d’Astarté et de Reschef), des hypogées et de nombreux monuments funéraires.

Sidon, aujourd’hui Saïda, au sud de Beyrouth, passe pour plus ancienne que Tyr et fut puissante jusqu’au Ier millénaire. Passée ensuite sous la dépendance de Tyr, ravagée en 678, elle connut sous les Perses une seconde période de prospérité, avec toute une dynastie royale.

Tyr, à 75 kilomètres au sud de Beyrouth, fut longtemps imprenable sur son île, jusqu’à ce que la construction d’une digue par Alexandre l’ait reliée à la côte. Devenue après 1200 la principale ville phénicienne, elle fonda de nombreuses colonies et son roi, Hiram Ier, fut l’ami de Salomon. Plus tard, la princesse Jézabel épousa Achab, roi d’Israël. Sous les Assyriens, la ville décline lentement, mais conserve son indépendance. Son port, très bien construit, fut révélé par les travaux du père Poidebard (1934-1936).

2. L’activité économique et la colonisation

Agriculture et artisanat

Avant d’être des navigateurs et des commerçants, les Phéniciens furent des paysans soigneux et d’habiles artisans. Leurs petites plaines passaient pour très riches, grâce à l’irrigation et à la régularisation des fleuves. Les céréales et les cultures arbustives étaient essentielles, et la science des Phéniciens passa aux Carthaginois, célèbres auprès des Grecs et des Romains, qui traduisirent leurs ouvrages d’agronomie. L’exploitation des forêts fut la ressource principale, et l’exportation du bois de cèdre, attestée très tôt, dura fort longtemps; Hiram de Tyr fournit à Salomon des bois pour le temple de Jérusalem. Les artisans travaillaient les étoffes brodées et étaient renommés pour la teinture pourpre tirée du murex, coquillage très répandu sur la côte, dont on faisait macérer la chair pour obtenir un suc violet que de savants traitements faisaient à volonté passer du violet foncé au lilas clair. Citons encore le travail de la céramique (vaisselle de luxe et courante, terres cuites et statuettes), celui des métaux (bronze) et l’orfèvrerie, enfin la verrerie, courante et de luxe, transparente, translucide ou opaque, célèbre dans l’Antiquité et encore exportée à l’époque romaine; enfin les objets d’ivoire (plaquettes décoratives, coffrets), aux motifs variés, souvent égyptiens.

Marine et commerce

L’activité commerciale des Phéniciens n’est pas seulement maritime, car leur côte n’est pas éloignée, grâce aux cols d’où descendent les fleuves côtiers à l’aplomb de Byblos et surtout de Tyr, de la route des caravanes qui, venant de l’Euphrate, gagnaient l’Égypte par la haute Syrie, l’Oronte, la dépression de la Békaa et la Palestine. Les villes s’efforcèrent toujours de s’entendre avec les royaumes araméens de Syrie (Hamat, Damas) où parvenaient, en provenance de l’Orient, les aromates et les pierres précieuses. Les Phéniciens cependant se tournèrent délibérément vers la mer au début du Ier millénaire, durant la période comprise entre la fin de la thalassocratie créto-achéenne et le début de la grande colonisation grecque, suivie de la prépondérance, aux siècles suivants, des marines d’Égine, de Corinthe et d’Athènes. Les avantages naturels étaient évidents et accrus par les travaux portuaires en lesquels les Phéniciens étaient passés maîtres, ainsi que les Carthaginois. Leurs navires ne sont connus que par des reliefs et des monnaies: galères de guerre à la poupe arrondie, avec un éperon effilé, bateaux de transport aux extrémités relevées, à rames et à voile, barques de charge lourdes et plus simples. Avec une belle audace, se guidant sur la Petite Ourse et suivant les côtes en de courtes étapes journalières, ils firent le tour de la Méditerranée, connurent au nord du détroit de Gibraltar l’Armorique et même la Cornouailles, et au sud descendirent jusque vers Dakar. Au temps du roi saïte Néchao II (609-594), des navigateurs phéniciens firent le tour de l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance, et, vers 470 av. J.-C., le Carthaginois Hannon semble avoir atteint le golfe de Guinée.

Dès l’époque d’Ougarit, le commerce était développé, mais le rôle des Achéens y était probablement très important. Plus tard, les Phéniciens devinrent les rouliers des mers, parfois pirates sans scrupules, plus souvent commerçants avisés, répandant partout leurs fabrications, voire leur pacotille, ainsi que les produits de luxe venus de l’Orient, rapportant de l’Occident les métaux précieux, les esclaves et surtout l’étain, qu’ils allèrent chercher, non sans mystère, de plus en plus loin (Étrurie, Espagne, Charente, Armorique et enfin Cornouailles).

La colonisation

Après les Achéens et avant les Grecs, les Phéniciens furent des fondateurs, mais préférèrent les comptoirs commerciaux aux colonies de peuplement. Avant le Ier millénaire, ils s’installèrent à Chypre (Kition, Amathonte) sans occuper vraiment la grande île si proche d’Ougarit, fondèrent leurs comptoirs les plus occidentaux, Gadès, voisine du pays de Tharsis (Tartessos des Grecs) et Utique, ainsi que des escales commodes à Malte, en Sicile, en Sardaigne. Au IXe siècle, Sidon et Tyr surtout reprirent le mouvement, sans doute devant la menace assyrienne qui interdisait l’expansion continentale: Carthage fut fondée vers 814 et, avec ses propres colonies de Sicile et d’Afrique du Nord, supplanta sa métropole affaiblie et diffusa en Méditerranée occidentale une civilisation sémitique.

3. La religion

Les aspects anciennement connus

La religion phénicienne ne fut longtemps connue, et très imparfaitement, que par la Bible, violemment hostile à l’idolâtrie cananéenne, par des stèles et des reliefs, et par ce que l’on savait de la religion punique: elle semblait pauvre, sans grande originalité, avec ses Baals, proches de l’Hadad syrien, son Astarté, déesse de fécondité orientale, et des dieux patrons et «maîtres» des différentes cités, tels que Melqart de Tyr, Eshmoun de Sidon, Dagon d’Arwad, Reschef le «lumineux». Philon de Byblos (Ier siècle apr. J.-C.), apparemment traducteur du prêtre légendaire Sanchoniaton (vers le XIe siècle), et connu seulement par la Préparation évangélique d’Eusèbe de Césarée (IVe siècle apr. J.-C.), exposait une cosmogonie, à base de généalogies, formée d’un amalgame de notions communes à tout l’Orient et passablement hellénisée dans sa nomenclature. Mais ce n’était là qu’un état tardif et adultéré de la religion phénicienne.

Les découvertes d’Ougarit (Ras Shamra)

Depuis 1929, de nombreux textes sont venus jeter une lumière nouvelle: les Phéniciens ont eu, à une époque ancienne, une religion agraire et des mythes originaux. Si les textes d’Ougarit confirment et complètent la cosmogonie de Philon, avec le dieu suprême El, fils d’Élyon, son fils Baal, le «maître», dieu de la foudre et des hauteurs, assimilé plus tard seulement à l’Hadad syrien, un dieu des fleuves et des sources, Aliyan, et son adversaire, le dieu de la moisson, Mot, ainsi que plusieurs divinités féminines (Ashérat, Anat, Ashtart), ils révèlent en outre les mythes qui reflètent les conditions climatiques et agraires de la côte phénicienne, l’opposition radicale des deux saisons, l’hiver pluvieux, l’été sec et torride. Le mieux connu est le mythe de Mot et Aliyan: ce dernier, qui féconde la terre et favorise la végétation printanière, est chassé par Mot et disparaît sous la terre au moment des moissons et des récoltes; grâce à l’aide de la déesse Anat et du dieu El, Mot est à son tour vaincu et meurt, comme le grain sur l’aire. À l’automne, après les vendanges, Aliyan réapparaît dans l’allégresse générale et le cycle des saisons recommence. Ce mythe agraire fondamental survivra longtemps, car plus tard Adonis, dont la passion, célébrée lors des fêtes de Byblos, nous est contée par Lucien de Samosate, au IIe siècle après J.-C., meurt et ressuscite, faisant succéder la joie aux lamentations et unissant en lui les deux anciennes divinités oubliées, Mot et Aliyan. L’Ancien Testament, d’autre part, mentionne des fêtes agraires cananéennes (printemps, moissons, vendanges), célébrées non seulement sur les «hauts lieux», mais aussi devant les temples: on a retrouvé à Ougarit les fondations de sanctuaires très anciens, l’un consacré à Baal, l’autre à Dagon, le dieu du blé. Les sacrifices jouaient un rôle important, sanglants le plus souvent, la victime animale étant le substitut de l’offrant. Les sacrifices humains ont duré longtemps, puisqu’on connaît encore à Carthage le fameux sacrifice molk (d’où on a tiré à tort le nom d’un dieu Moloch) au cours duquel des nouveau-nés étaient livrés au feu (holocauste). Les Phéniciens ont toujours pratiqué l’inhumation, et des soins particuliers étaient rendus aux morts: cependant, les croyances eschatologiques sont peu développées, l’âme des défunts habitant la tombe et demandant de la nourriture et surtout de l’eau. À une époque tardive et sous des influences étrangères, perse notamment, on relève dans les dédicaces un certain souci moral, qui semble inconnu auparavant.

4. L’alphabet et la littérature

Aux écritures alors courantes (hiéroglyphique égyptien et cunéiforme babylonien d’une part, linéaire B mycénien de l’autre), toutes fondées sur des symboles schématisés et un système syllabique exigeant un grand nombre de signes, les Phéniciens eurent l’adresse technique de substituer une écriture aux signes simplifiés, et surtout alphabétique (vingt-deux signes seulement) et consonantique (seules les consonnes sont représentées, comme dans l’hébreu). Cette réussite est le fruit d’un long travail et de nombreux essais isolés, dont les faibles traces sont difficiles à interpréter. Vers 1800 apparaissent dans le Sinaï central et à Byblos des signes pseudo-hiéroglyphiques, transcrivant un dialecte cananéen, mais sous une forme non alphabétique; à Ougarit, depuis le XIVe siècle, les scribes de la chancellerie mettent au point une écriture alphabétique de trente-deux signes, mais en cunéiformes apparentés aux «clous» suméro-accadiens; ce système ne survécut point à la ruine de la cité. À partir du Xe siècle, l’alphabet semble définitivement constitué, à Byblos probablement, où le sarcophage d’Ahiram porte le premier texte cursif, parfaitement clair, en phénicien classique: résultat d’une longue évolution, inconnue encore. Diffusé d’abord à Chypre, il devint pratiquement universel au VIIIe siècle, quand il fut adopté par les Grecs, qui lui ajoutèrent les signes vocaliques, et enfin par le monde oriental, où se répandait l’araméen.

Les textes d’Ougarit appartiennent à trois catégories: textes diplomatiques et traités, documents juridiques se rapportant surtout à des transactions commerciales et au droit privé ou pénal, dérivé du droit babylonien mais plus libéral, et enfin textes littéraires, d’inspiration religieuse. Ce sont les mythes, mis en forme de poèmes épiques, dont l’interprétation est difficile: mythe de Mot et Aliyan, poème d’Aqat et de Danel, épopée du roi Kéret, assez obscure, poème de l’Aurore et du Crépuscule. Comme toujours dans l’Orient ancien, les poèmes sont en quelque sorte le livret de drames rituels, représentés lors des fêtes, et ils doivent être interprétés comme l’expression directe de la vie religieuse.

5. L’art

L’art de la pierre

Les Phéniciens n’ont pas été de grands bâtisseurs comme les Égyptiens. Toutefois, leurs architectes et leurs artisans ont été suffisamment réputés pour être appelés par des souverains étrangers, israélites, néo-babyloniens ou perses, pour la construction d’édifices de prestige.

De discrètes allusions faites par la tradition littéraire, quelques bas-reliefs assyriens et des vestiges de fortifications, d’habitats ou de ports éclairent ici ou là – à Tyr, à Arwad, à Toscanos ou à Monte Sirai, par exemple – tel ou tel aspect de leur architecture urbaine entre les Xe et VIIe siècles: remparts épais, crénelés, faits d’une alternance de murs hauts et de tours carrées interrompue par des arcades fermées de larges portes; palais à étages couronnés de merlons à degrés et ouverts sur des baies cintrées encadrées de colonnes; maisons à terrasses, à simple ou à double niveau, équipées de fenêtres hautes cernées par des défoncés successifs et garnies de balcons à balustre; ports aménagés dans des sites naturels simplement rectifiés. Tout au long de leur histoire, leurs techniques mettent en œuvre des briques d’argile séchée et des blocs de pierre diversement calibrés et assemblés de façon très spécifique; ou bien, elles font appel à la taille et au creusement du roc naturel.

Leur architecture religieuse n’est qu’à peine mieux documentée. Cela tient sans doute à la profusion des sanctuaires de type cananéen dont le temps a dû effacer la trace, simples enceintes à ciel ouvert abritant des stèles, des autels et aussi, pour celles qu’on appelle «tophet», des urnes remplies de cendres d’enfants.

À côté de ces aires sacrées connues par la Bible ou les sites phénico-puniques d’Occident, des sanctuaires construits ont également existé. Certains, d’âges divers, sont comme ceux de Kition et de Sarepta, accessibles aux fidèles et toujours organisés en fonction du saint des saints, sans que pour autant leur plan ou leurs proportions soient constants. D’autres, attestés à partir de la fin de l’époque perse sont, comme le Ma’abed d’Amrith, centrés sur une ou deux petites chapelles cubiques, en partie réservées dans la roche, servant uniquement de châsses à un objet de culte et surplombant un bassin probablement entouré d’un portique. Tous comportent des éléments de structure ou de décor caractéristiques de leur époque: les deux piliers qui, au IXe siècle, précèdent l’une des entrées du temple 1 de Kition, par exemple, rappellent les deux colonnes disposées devant le vestibule du temple de Jérusalem, réalisé avec l’aide de Tyriens; le podium du temple d’Eshmoun à Sidon, daté du VIe siècle, renvoie à une tradition achéménide.

Quant à l’architecture funéraire, mieux connue, elle n’est qu’exceptionnellement monumentale: seuls rompent avec l’usage phénicien des tombes excavées un petit nombre d’hypogées dont la chambre sépulcrale (de filiation égyptienne ou anatolienne, comme celles d’Amathonte ou de Trayamar) ou l’élément de surface (d’inspiration mésopotamienne) qui la signale, comme les tours funéraires d’Amrith, sont bâtis en pierres de grand appareil ou même d’appareil cyclopéen.

L’art des sculpteurs s’est surtout exercé dans le domaine du relief. Le bas-relief en pierre a servi pour l’ornementation des temples, ce dont fait foi l’inscription de Ye ムawmilk, ou le naos d’Aïn el-Ayyat, et il a trouvé son expression la plus heureuse dans la décoration, sur un mode narratif, d’un sarcophage, celui d’A ムiram (XIIIe-XIIe s.), qui révèle une personnalité artistique épanouie au contact des sensibilités égyptienne, égéenne et hittite. Mais c’est dans les stèles et les panneaux décoratifs qu’il a trouvé son terrain d’élection, et dans les représentations ésotériques (sphinx ailé, personnage trônant devant un autel, etc.) son mode d’expression favori. Ici, la spécificité phénicienne se révèle par le choix des thèmes traités, ou des motifs utilisés (palmettes, guillochis, etc.), par leur répétitivité, par le caractère composite de l’œuvre et par l’importance de la composante égyptienne: par exemple, le relief d’Arwad ou les stèles dites d’Amrith et de Ye ムawmilk. Le haut-relief, lui, est illustré par une importante collection de sarcophages anthropoïdes, faits de marbre le plus souvent et peints, dont la partie antérieure de la tête a été dégagée et sculptée. Sorties pour la plupart des nécropoles de Sidon, ces pièces imposantes sont traitées avec un art consommé, parfois teinté de provincialisme, selon la mode égyptienne pour les uns (coiffure et hiératisme typiques, IVe s.), grecque pour les autres (idéalisation puis réalisme des traits, Ve-IVe s.).

La statuaire semble n’avoir eu qu’une place réduite dans l’éventail des productions des Phéniciens. Outre les effigies de dieux, d’hommes ou d’animaux, relativement rares, plutôt récentes et de dimensions modérées, elle a produit des petits trônes votifs flanqués de sphinx dont la ville de Grenade ou la banlieue de Tyr ont livré de remarquables exemplaires datant des VIIe et IIe siècles.

La glyptique, enfin, a fourni des amulettes et surtout de beaux cachets qui prolongent la tradition des cylindres-sceaux mésopotamiens. Elle s’est élaborée dans le berceau syro-palestinien au contact de la glyptique égyptienne et a plus tard évolué sous l’influence de l’art grec; aussi a-t-elle intégré de nombreux traits étrangers. Taillés dans des pierres semi-précieuses (hématite, calcédoine, améthyste, amazonite ou jaspe), les sceaux phéniciens se présentent initialement sous la forme de cônes au plat décoré de lignes superposées de figures et de symboles. Dès la fin du IXe siècle, où ils sont parfois personnalisés par un nom, ils ont la forme de scarabées. Au fil des siècles, leur décor gagne en unité, et, au VIe siècle, il se réduit généralement à un thème unique, une scène d’inspiration religieuse traitée dans une composition équilibrée élargie à tout le champ de la gravure. Par les choix qu’elle imposera des sujets et des styles, l’influence de la Grèce fera ensuite disparaître, au sein de cette production, l’empreinte pourtant très profonde conjointement laissée par l’Égypte et par la Mésopotamie.

Les arts du bois et de l’ivoire

Les Phéniciens, qui avaient à leur disposition de nombreuses forêts, avaient acquis une réputation d’excellence dans le travail du bois. Ils s’en servaient pour la construction de bateaux, de temples (comme à Utique ou à Cadix), de tombeaux (à Trayamar ou à Carthage), pour la confection de boiseries et de décors sculptés (le Temple de Jérusalem) ou la fabrication d’éléments de mobilier dont à peu près seules témoignent aujourd’hui des représentations gravées ou sculptées sur pierre, métal ou ivoire: trônes flanqués d’animaux, fauteuils à siège cubique et dossier bas, tables à pieds galbés... marqués au sceau de l’Égypte.

Dans le domaine de l’ébénisterie encore, les appliques de meubles (sièges, lits, coffres) sculptées en ivoire constituent l’une des productions emblématiques de l’artisanat phénicien d’Orient. Ces pièces, qui s’ajoutent à d’autres créations plus sporadiques des ivoiriers – statuettes, manches de miroirs, brûle-parfums ou thymiatères, peignes (autre spécialité mais occidentale, cette fois) – ont connu une large diffusion (Assyrie, Chypre, Crète, Égée...). Elles consistent en plaquettes délicatement travaillées en relief et parfois ajourées, revêtues d’une feuille d’or et/ou incrustées de pâte de verre ou de pierres de couleur selon la technique du cloisonné. Par leur facture, leur iconographie, leur style, elles témoignent de la continuité de cette longue tradition orientale du travail de l’ivoire qui, en Syrie-Palestine, avait connu son apogée au Bronze récent (cf. Kh mid el-Loz, Lakish, Meggido...): c’est encore une fois dans les répertoires mésopotamien (animaux affrontés), cananéen (thème de la «dame à la fenêtre»), mycénien (vache allaitant un veau) et égyptien surtout (naissance d’Horus, uræus, fleurs de lotus) que les ivoiriers ont trouvé leur source d’inspiration. Le style phénicien dont l’âge d’or se situe aux IXe-VIIIe siècles, se reconnaît à des particularités bien spécifiques: forme de la palmette, «tablier» des sphinx, traitement en frontalité de certaines figures, etc. Les remarquables collections de Nimrud, d’Arslan Tash, de Khorsabad et de Samarie qui, entre autres, nous l’ont fait connaître, montrent une richesse et des variations – dans le choix des thèmes, l’interprétation des motifs ou le poids de l’Égypte – qui témoignent tout à la fois de la multiplicité des ateliers et de leur grande vitalité.

L’art du métal

Le métal, dont la recherche a été décisive dans l’expansion phénicienne en Méditerranée, a alimenté un artisanat diversifié.

Les bijoux, qui ont une valeur décorative mais aussi talismanique ou symbolique, s’inscrivent dans une tradition ancienne profondément marquée, là encore, par l’Égypte et dont quelques surgeons ont produit au cours du IIe millénaire, avec les célèbres parures de Byblos, celles d’Ugarit et de Tell A face="EU Caron" ググul. Réalisés pour la plupart en or ou en argent parfois associé à des pierres dures, ils font appel à des techniques ornementales simples (martelage, ciselure, repoussé) ou élaborées (filigrane, granulation, incrustation). En Phénicie, ils sont surtout représentés par des boucles d’oreilles en forme de croissant, de croix ankh ou de bateau; à Chypre et dans l’Occident phénicien (Cadix, Motyé, Tharros...), leur éventail s’élargit aux bagues, bracelets – parfois articulés –, colliers – à médaillons ronds, sceaux-pendentifs ou autres pendeloques.

Éclipsant les œnochoés de bronze aux attaches délicatement ciselées, les coupes métalliques historiées qui prolongent une tradition ougaritaine et s’apparentent de très près aux coupes de l’école syrienne, représentent, dès le IXe siècle, le plus beau fleuron de l’orfèvrerie phénicienne. À l’origine créations exclusives de la Phénicie, ou de Chypre peut-être où elles ont été retrouvées en grand nombre, elles semblent avoir été également produites en Occident par des artisans phéniciens ou des imitateurs. Elles sont façonnées en bronze, en argent et parfois en or, et sont savamment décorées au repoussé de frises concentriques de motifs géométriques ou figuratifs enveloppant une rosace ou une composition centrales. Les thèmes retenus (files d’animaux, de héros, scènes de chasse, de victoire sur l’ennemi, etc.) sont parfois empruntés à l’Égée mais surtout puisés dans les imageries égyptienne et mésopotamienne, ces deux composantes majeures s’équilibrant à peu près. Mais d’autres particularités renforcent cette spécificité de leur style, qui se démarque ainsi du style syrien: référence égyptienne souvent dénaturée (scarabées diptères et non tétraptères, par exemple) ou trompeuse (comme des hiéroglyphes dépourvus de sens ou une «manière» égyptienne pour des thèmes sans précédents dans cette civilisation), accumulation de motifs juxtaposés sans lien sémantique, division du champ du décor par des éléments verticaux, signature par des lettres phéniciennes, etc.

Autre expression de l’art phénicien du métal entre les IXe et VIIe siècles, les petits bronzes figurés, qui sont vraisemblablement des objets de culte. Divinités combattantes ou bénissantes, femmes se pressant les seins, hommes trônant ou marchant se rencontrent en Phénicie septentrionale, à Chypre, en Sardaigne, en Espagne... En général coulées et de fabrication orientale, ces figurines sont longilignes. Leur tête, surhaussée par une tiare égyptienne ou un bonnet conique et élargie par des oreilles décollées, montre un visage ouvert sur de larges orbites et parfois revêtu de métal. Leur style prolonge celui de l’Âge du bronze.

Le travail du métal a enfin débouché dans la seconde moitié du Ve siècle, en Phénicie continentale et à Chypre, sur la frappe de monnaies. L’iconographie évoque ici la vie des cités (navires, murex, divinités poliades), le pouvoir dominant (effigies ou noms de rois) ou les victoires qui le glorifient (lion terrassant un cerf). D’abord influencée par la culture égyptienne (à Tyr, impression en creux, symboles pharaoniques) ou par les types monétaires achéménides (à Sidon: image du roi, motif et canon perses), elle se fond pratiquement ensuite dans la production hellénistique.

La terre cuite et la pâte de verre

La céramique de fabrication phénicienne est essentiellement représentée par des vases, utilitaires, et des statuettes, cultuelles ou funéraires.

En Orient, les vases des Âges du fer I et II qui prolongent une lignée locale révèlent d’étroites parentés avec les céramiques environnantes, philistines et chypriotes au premier chef. Leurs formes sont harmonieuses – œnochoés, cratères, jarres globulaires, gourdes de pèlerin, etc. – et leurs fonctions souvent interchangeables mais la réalisation en est souvent médiocre. Jusqu’au VIIIe siècle en Orient et au VIIIe en Occident, les potiers portent une attention particulière aux décors – le plus souvent géométriques et bichromes –, en jouant des effets contrastés des engobes et des vernis, noirs et rouges surtout. Après ces dates, et surtout en Occident, ils se concentrent au contraire sur les formes dont ils enrichissent la gamme de pièces inspirées de modèles autochtones: siciliens, sardes, ibériques... Parallèlement, à partir du VIIIe siècle, ils imitent assez fréquemment les lignes et les décors des poteries grecques.

Quant aux statuettes de terre cuite, très caractéristiques aux époques des dominations assyrienne et perse, ce sont essentiellement des effigies féminines, pièces de second ordre beaucoup plus touchantes par la piété dont elles sont l’expression que par le charme froid qui en émane. En dehors des joviales représentations de Bès, elles se ramènent à quelques types austères et guindés (femmes enceintes, ou se pressant les seins, ou allaitant, joueuses de tympanon, divinités momiformes, orants...) pour la plupart produits en Orient puis exportés ou imités en Occident. Plus tard, sous l’influence de la Grèce, ces séries conventionnelles sont peu à peu remplacées par des créations variées, libres et réalistes.

Enfin, même si leur procédé de fabrication ne revient pas aux Phéniciens, les petits vases en pâte de verre correspondent encore à une branche spécifique de leur artisanat, manifestement active en métropole dès les VIIe-VIe siècles et particulièrement féconde aux siècles suivants. Le verre mis en œuvre est opaque, coloré au moyen d’une palette réduite où dominent le jaune et le bleu, et décoré de filets en zigzag. Il est malheureusement impossible d’en identifier les ateliers de fabrication et, par conséquent, de faire une distinction entre les productions phéniciennes et les productions puniques.

Comme nous l’avons vu, l’art phénicien plonge ses racines dans la culture syro-palestinienne de l’Âge du bronze et connaît son plein épanouissement, et sa plus grande diffusion, aux IXe-VIIe siècles; après cette période, il tend à se dénaturer au contact des civilisations perse et hellénique. Il possède trois caractéristiques essentielles: d’abord, c’est dans les petits objets destinés au commerce, et de ce fait retrouvés surtout en dehors du territoire métropolitain, qu’il se manifeste le plus abondamment et avec le plus de brio; ensuite, il est composite, ce qu’explique sa genèse dans une région située au carrefour de la Mésopotamie, de l’Anatolie, du monde égéen et de l’Égypte; il est enfin, en dépit des emprunts contractés, individualisé par un style qui le distingue de l’art syrien contemporain – très proche pour avoir été forgé dans le même creuset que lui –, un style dont la composante égyptienne est la particularité la plus notable.

Sous prétexte que cet art a beaucoup emprunté à des cultures étrangères et qu’il s’applique surtout à des pièces de petit artisanat, on a longtemps refusé de reconnaître à ses auteurs une quelconque aptitude à la création artistique. Une connaissance plus large et une approche plus compréhensive des productions phéniciennes permettent aujourd’hui de revenir sur ce jugement sévère: en témoignent les coupes et les ivoires travaillés.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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